Le Palais de Tokyo est-il devenu le modèle à suivre depuis son changement de statut juridique ?

Le Palais de Tokyo a été construit à l’occasion de l’exposition internationale de 1937. Il tient son nom du quai sur lequel il se situe à Paris, quai de Tokio à l’origine, devenu aujourd’hui l’avenue de New York.

En 1999, la ministre de la culture et de la communication, Catherine Trautmann lance un concours en vue d’affecter une partie de l’aile ouest du bâtiment à la diffusion de l’art contemporain. Le Palais de Tokyo en tant que centre de création contemporaine est né. Il ouvrira ses portes en 2002, après que les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal aient effectué les travaux de réhabilitation.

En 2011 d’autres travaux sont réalisés par les mêmes architectes afin que le Palais de Tokyo s’étende sur les 22 000 m² de l’aile ouest ce qui en fait depuis le plus grand centre de création contemporaine en Europe.

La finalité du Palais de Tokyo est de soutenir les artistes émergents au moment opportun et non pas forcément de présenter des artistes contemporains dont la carrière est confirmée. Il est avant tout au service des artistes et des publics avant d’être au service de la rentabilité. Bien évidemment, l’établissement se réserve la possibilité d’exposer des artistes tels qu’Abraham Poincheval par exemple en 2017.

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Depuis le changement de statut juridique du Palais de Tokyo, il semblerait que le soutien à la jeune création artistique contemporaine et le succès commercial soient au rendez-vous !

A l’origine le Palais de Tokyo était une association loi 1901 qui jusqu’en 2013 a été gérée en régie directe par la mairie de Paris avant d’être reprise par l’Etablissement public Paris Musées, créé en 2012 par la ville. Depuis 1934, il existait une convention entre l’Etat et la ville pour régler les questions de propriété et d’utilisation des parties communes. Il convient de préciser que l’avenue de New-York abrite notamment dans l’aile est le Musée d’art moderne de la ville de Paris et dans l’aile ouest le Palais de Tokyo. Ce dernier est une dépendance du domaine public de l’Etat.

2011 marque un tournant dans l’histoire du Palais de Tokyo : l’association se transforme en société par action simplifiée unipersonnelle avec pour actionnaire unique l’Etat.

Ce nouveau statut offre certains avantages tels que :

  • une souplesse de fonctionnement puisque ce sont les statuts qui fixent les conditions dans lesquelles la société est dirigée (sachant que le Président de la SASU est nommé par décret en Conseil des ministres sur proposition du Ministre de la culture et de la communication ou sur simple proposition de ce dernier) ;
  • la création d’une véritable structure de coopération institutionnelle ;
  • l’ouverture au régime fiscal favorable du mécénat.

Sur sa lancée, en 2014, a été créé le Tokyo Art Club Entreprises qui réunit plusieurs fois par an un cercle d’entreprises mécènes. La loi Aillagon de 2003 relative au mécénat prévoit entre autres une possibilité de défiscaliser jusqu’à 60% du montant du don de l’impôt sur les sociétés  des entreprises mécènes.

Avec ce nouveau statut, le Palais de Tokyo est soumis aux règles de la commande publique. Il a offert de nouvelles prestations aux visiteurs en concluant des contrats de concessions avec des opérateurs économiques en échange de la perception des redevances. Ce sont ainsi trois restaurants, une librairie et un club qui se sont installés dans ses locaux. Par ailleurs, des espaces sont privatisables tels que les deux salles de cinéma Mlle & Mme gérées par la société Mk2.

Dès 2013, la conclusion des contrats de concessions, l’augmentation des privatisations, le soutien renforcé des mécènes notamment par la création du Tokyo Art Club Entreprises et l’augmentation de la fréquentation ont permis d’accroître la part d’autofinancement du Palais de Tokyo à 57%. En 2016 et 2017, cette part est passée à 66% ce qui ramène la part de subvention étatique plus qu’à 34%.

En quelques années à peine, cette croissance digne des meilleurs start up ne peut que forcer l’admiration. Entre défilés de mode, happening, expositions et soirées, le Palais de Tokyo n’a pas fini d’élargir le champ des possibles à toute forme de création.

 

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